Compression du nerf ulnaire ou cubital au coude
La compression du nerf ulnaire est un syndrome commun, consistant en une compression nerveuse au niveau du coude. Causes, symptômes, diagnostic et traitement.
Explications du Dr Kilinc.
Sommaire
Compression du nerf ulnaire au coude
La compression du nerf ulnaire au coude se traduit par des douleurs, des brûlures, des fourmillements voire une paralysie du 4ème et 5ème doigt de la main.
La compression survient dans la gouttière épitrochléo-olécranienne, c’est à dire un petit tunnel situé au niveau du coude en arrière de l’épicondyle médial.
Après le syndrome du canal carpien (qui intéresse le nerf médian), il s’agit de la deuxième pathologie nerveuse compressive par ordre de fréquence.
Anatomie du coude
Au niveau du coude, le nerf ulnaire circule à la face postérieure de l’épicondyle médial. Il est en contact étroit avec la surface osseuse et est maintenu en place dans un petit tunnel à l’aide d’un ligament. Le nerf est peu mobile et très sensible à l’étirement en cas de compression de ce nerf. Dans cette zone de fragilité, il peut y avoir des manifestations neurologiques sensitives, brûlures, fourmillements, picotements ou motrices (paralysie complète ou totale concernant les 4ème et 5ème doigts.
Symptômes de la compression du nerf ulnaire
La symptomatologie intéresse l’annulaire et l’auriculaire en particulier lors de la flexion du coude.
Les principaux signes sont les brûlures, les picotements, les sensations de lourdeur et de faiblesse de la main.
Les douleurs peuvent remonter le long du coude vers l’épaule. La faiblesse très sévère a une répercussion sur les gestes de la vie quotidienne se pratiquant coude fléchi comme la conduite automobile ou l’utilisation d’un téléphone. Dans certains cas, la douleur peut devenir nocturne et gênant le sommeil.
Dans les formes sévères, il peut y avoir une atteinte neurologique, motrice avec une faiblesse musculaire, une amyotrophie et des déformations digitales.
Diagnostic du nerf ulnaire au coude
Les symptômes décrit par le patient sont multiples (engourdissement, brûlures, picotements, baisse de la sensibilité. L’examen physique pratiqué par le médecin retrouve peu de manifestations cliniques au début.
Dans les formes évoluées, il y a une amyotrophie musculaire et déformation.
La mise en flexion et en supination du coude aggrave la symptomatologie douloureuse du patient. Dans certains cas, on peut retrouver une sub-luxation du nerf au niveau de l’épicondyle médial.
Examens complémentaires
L’électromyogramme (EMG) est pratiqué de manière systématique par un spécialiste en neurologie ou en exploration fonctionnelle. Il permet de mesurer la vitesse de conduction nerveuse du nerf ainsi que les latences du nerf à la stimulation. Il permet aussi de poser le diagnostic de gravité qui permet de définir le pronostic et la rapidité de récupération après traitement.
Les radiographies doivent être pratiquées en cas d’antécédent de fracture ou de pathologie du coude pré-existante.
Traitement de la compression du nerf ulnaire
Le traitement médical dans les formes non neurologiques peu importantes doit être essayé au début. Il associe le repos, attelle, anti-inflammatoires. Des infiltrations de cortisone doivent en général être évitées.
Des exercices de rééducation peuvent être proposées mais sont souvent peu efficaces.
Traitement chirurgical
Pratiqué en cas d’échec du traitement médical ou de compression importante du nerf.
La chirurgie est pratiquée par une petite voie d’abord à la partie interne du coude. L’intervention est pratiquée en chirurgie ambulatoire sous anesthésie loco-régionale (il n’y a pas d’hospitalisation). L’incision fait en général 6 à 8 cm de long.
Le canal épitrochléo-olécranien est ouvert permettant ainsi de laisser plus de place au nerf. De nombreuses structures anatomiques responsables de compression ont été décrites et doivent être recherchées pour être levées.
En cas de sub-luxation du nerf ou de cubitus valgus, la transposition du nerf peut être proposée. Le nerf est déplacé de la partie postérieure de l’épicondyle médial à la partie antérieure de l’épicondyle médial.
Plusieurs techniques de transposition ont été décrites (sous-cutanée, sous musculaire).
Le choix de la technique chirurgicale dépend du chirurgien et des constatations pré-opératoires.